La lecture à voix haute fait partie des compétences que l’on retrouve dans l’entrée “Parler en continu” dans le CECRL :
Cette “reproduction d’un modèle oral court” (niveau A1) est pour moi une étape indispensable. Cela rassure les élèves les plus fragiles et permet de passer ensuite sereinement au niveau suivant : la prise de parole en continu afin de présenter simplement des activités quotidiennes (niveau A2) par exemple. Comment faire, concrètement ? C’est précisément l’objectif de la séquence “Baking and Cooking Complete Lesson” qui a été publiée sur notre boutique.
Table of Contents
Activités en amont
Appropriation du lexique culinaire

Comme dans toute nouvelle séquence thématique, il y a un apport lexical à maîtriser. C’est donc naturellement que l’on commence par une anticipation lexicale.
Plusieurs activités annexes peuvent compléter : les boom cards, les jeux (dobble, bingo …). Les élèves adorent ! Je vous conseille d’ailleurs la lecture de cet article sur le blog si vous vous interrogez sur le jeu en cours d’anglais, en lien avec les gestes barrières.
Une recette vidéo avec Jamie Oliver
Dans une séquence intitulée “Baking and Cooking Complete Lesson” quoi de mieux que visionner, comprendre et bien sûr réaliser la recette des chocolate brownies du célèbre chef britannique Jamie Oliver ?! D’autant plus que, quelques séances plus tard, ce sera l’objectif de la tâche finale dont chacune des étapes mèneront vers l’aisance à l’oral.
L'activité de lecture à voix haute
On ne peut pas demander à un élève de lire un long texte de but en blanc. Il est nécessaire de procéder par étape et surtout de prendre le temps afin d’emmener tout le monde vers la lecture du texte entier.
Etape 1 : la prononciation de mots isolés
A cet effet, vous trouverez dans cette ressource un enregistrement réalisé par un locuteur natif des mots ou expressions susceptibles de poser quelques difficultés.
Faites répéter de façon chorale et individuelle ces mots, jusqu’à ce qu’ils soient maîtrisés.
Si vous n’avez jamais demandé à vos élèves de s’enregistrer, cela peut être le bon moment d’introduire cette pratique de baladodiffusion !
Etape 2 : Découvrir le texte
Distribuez la recette et laissez quelques minutes aux élèves pour la découvrir. Il est probable qu’ils n’aient jamais entendu parler de scones – une photo permettra alors de mettre une image sur ce mot.
Grâce aux activités précédentes, la compréhension même de la recette ne devrait pas poser de difficultés. Si tel était le cas, il faudrait alors éclaircir le sens pour réellement se focaliser sur l’objectif principal : la mise en voix de la recette, façon podcast culinaire.

Etape 3 : Les répétitions
Diffusez en classe le modèle qui est fourni avec la ressource (elle est enregistrée par un locuteur natif). Commencez par travailler les chiffres : c’est ce qui va poser d’emblée problème aux élèves. Puis, séparez le texte en partie et travaillez chaque partie en mode répétitions individuelles tout en projetant le texte au tableau. Cela vous permettra de mettre en valeur les liaisons, les endroits où il est judicieux de marquer une pause, les diphtongues etc. Lorsque vous sentez que c’est maîtrisé par la majorité, passez à la partie suivante jusqu’à avoir travaillé la totalité.
Idéalement, il faut avoir fini dans l’heure pour éviter que ça ne s’éternise. Ils auront le modèle à la maison dans tous les cas pour pouvoir s’entraîner.
Etape 4: Le warm up des prochaines séances
Un warm up tout facile à mettre en place pour le coup ! On projette le texte au tableau (ou les élèves ouvrent leur cahier) et 2-3 d’entre eux proposent une lecture de la recette.
Quid de la différenciation ?
Voilà une activité qu’il est possible de différencier sans trop de souci:
- Pour les élèves les plus avancés, ils liront la totalité du texte
- Pour les élèves les moins avancés ou éprouvant de trop grandes difficultés, il sera possible de réduire la longueur de la lecture.
Certains n’aiment parfois pas en avoir moins à faire que les autres. Dans ce cas-là, ils peuvent déjà faire ce qui leur est demandé puis, s’ils se sentent à l’aise, faire la suite qui pourra alors être considérée comme un bonus.
Et ensuite ?
L'enregistrement de la lecture à voix haute
Au début, je faisais passer mes élèves un par un en classe sur cet exercice. C’était trèèèèèès fastidieux et tellement ennuyant pour les élèves autour qui sont spectateurs. Rapidement, j’ai opté pour l’enregistrement qui présente plusieurs avantages:
- Un gain de temps en classe indéniable !
- Le droit à l’erreur : l’élève est libre de transmettre l’enregistrement qui lui conviendra, même s’il s’agit de son 20e essai. Vous n’en saurez rien et lui, aura été seul juge de son travail avant transmission. Il faut par contre insister (et parfois lourdement) sur cette dimension de ré-écoute de la prestation.
- Le regard des autres n’existe pas : l’élève lit son texte tout seul et sa prestation reste entre lui et vous (pas de diffusion en classe par exemple). C’est une énorme pression en moins pour les élèves les plus introvertis.
- Une évaluation facilitée, qu’elle soit formative ou sommative d’ailleurs : vous pouvez librement ré-écouter un passage, ce qui n’est pas le cas en classe.
Alors, là, j’ai commencé par la fin mais avant de pouvoir faire tout cela, il faut:
- Que l’élève puisse s’enregistrer
- Qu’il puisse vous l’envoyer
- Que vous puissiez l’écouter.
Comment ?

Pour la technique d’enregistrement, la tâche est grandement simplifiée maintenant compte tenu du fait que bon nombre d’élèves ont des téléphones portables qui disposent tous de la fonction dictaphone (et même si cette application n’existait pas nativement, il est possible d’en télécharger une depuis le store adequat).
Et pour les élèves qui n’ont pas le matériel ? Il faut penser aussi et surtout à eux, c’est pourquoi il est impératif de donner du temps pour la réalisation de cette tâche, c’est-à-dire du temps pour leur permettre de trouver un moyen de faire l’exercice. Le plus simple est qu’ils le fassent avec un camarade de classe.
Si vraiment un élève ne trouve personne avec qui le faire (cela arrive malheureusement), il est alors possible de lui conseiller de rester à la récréation pour qu’il passe devant vous. Ce n’est pas l’idéal pour lui mais c’est mieux que rien.
La transmission de l'enregistrement
Comme tout travail numérique, il faut privilégier les pratiques habituelles que ce soit la transmission par mail ou par l’ENT de l’établissement. Plus les élèves sont habitués à ce genre de manipulation, mieux ça se passe ensuite.
Au début, lorsque je faisais ce type d’activité, je me retrouvais avec toute sorte de formats de fichier et il fallait à chaque fois trouver LE lecteur qui allait pouvoir lire tel ou tel autre format exotique. Maintenant, c’est plus uniforme, les téléphones portables générant des formats classiques comme mp3 ou WAV. Dans tous les cas, VLC pourra l’ouvrir – c’est rassurant.
L'évaluation
Comme dit précédemment, que cette activité soit proposée en formatif ou sommatif, il est important de faire un retour aux élèves par rapport à leur prestation. J’ai toujours trouvé les enregistrements plus rapides à noter que les longues évaluations de fin de séquence. Le plus simple pour moi, c’est avoir un modèle vierge du texte et au fil de l’écoute, je surligne les éléments qui n’ont pas été bien prononcés : un commentaire à la fin, une pastille rouge / orange / bleue ou verte (voire une note) à côté de la compétence évaluée (mise en voix d’un texte) et le tour est joué.
Vous trouverez dans le dossier 2 fiches en format docx que vous pourrez utiliser / modifier en fonction de vos besoins:
- le premier pour l’évaluation de la lecture
- le second pour celle de la tâche finale (avec intégration des compétences PIX – tant qu’à faire !)
A savoir

Il faut avoir conscience que lorsqu’un travail de ce type est fait à la maison, il se peut que l’on entende ce qui se passe autour : les bruits de télévision, les frères et sœurs autour … bref, les conditions de travail de nos élèves
La voix est une donnée personnelle, il est donc préférable de demander une autorisation au préalable pour ce genre d’activité, tout en sachant (et en précisant) que les enregistrements seront ensuite effacés après l’activité (pas de stockage de données).

N’hésitez pas à commenter en nous parlant des activités que vous mettez en place dans le cadre de la lecture à voix haute !
Bonjour Chris,
Je fais souvent mettre en voix des textes en les faisant s’enregistrer. Je suis contente que toi aussi tu leur fasses faire! Pour les enregistrements nous avons un dictaphone sur notre Espace Numérique de Travail et c’est très pratique. Je ne fais pas comme toi pour l’évaluation mais j’adore ta méthode (c’est très simple et ça a l’air très efficace!!). Je suppose que le dossier avec les deux fiches en format docx sont inclus dans le “Baking and Cooking complete lesson”? Je vais le télécharger vite vite 🙂
Encore merci Chris!
Véronique
Bonjour Véronique ! L’entrainement, il n’y a rien de tel pour fixer prononciation et intonation !
En effet, les 2 fiches sont dans le Baking and Cooking Complete lesson.
Bonne journée ^^
Chris
Re-bonjour!
Concernant le Baking and Cooking Complete Lesson, tu le proposes plutôt à tes sixièmes ou tes cinquièmes?
Bon dimanche!
Véronique
Moi aussi je fais de la mise en voix de texte, essentiellement sur des poèmes ou sur des albums en anglais. Le but étant aussi de “forcer” un peu l’intonation (sur les questions, par exemple), afin que ça devienne naturel en pratique orale.
Bonjour,
j’utilise le site quiziniere de Canopé pour l’entrainement à l’oral. J’aime bien car je peux m’enregistrer ou mettre une audio, les élèves écoutent et s’enregistrent et je leur laisse des commentaires. Pas besoin pour les élèves de se créer un compte, je leur donne juste le code de l’exercice, ils s’enregistrent et ont un code perso, je mets mes commentaires et quand j’ai tout corrigé, les élèves peuvent alors avec leur code perso avoir accés à mes commentaires.